Présentation
Fruit de la rencontre entre Jacques Brun et l’artiste Raymond Attanasio, « L’Ombre au Diamant » fusionne la peinture et le théâtre.
C’est en 2004, lors d’une exposition, que le metteur en scène Jacques Brun découvre le travail de l’artiste. Touché par sa peinture, Jacques Brun nourrit l’idée que cette peinture s'intègre à un spectacle, qu'elle devienne unité de lieu, que ses couleurs, ses climats invitent le spectateur à bâtir lui-même ses propres architectures. Une peinture qui résonnerait au diapason de ce qui se vit sur le plateau...
Attanasio est séduit par le projet et c’est en Janvier 2010 à Poussan, dans le cadre de la manifestation « Mots et Notes d’Automne », que le spectacle « L’Ombre au Diamant » est créé.
« L’Ombre au Diamant » est construit à partir d’un scénario écrit par Jacques Brun dans lequel s’insèrent des fragments d’œuvres classiques (théâtrales et lyriques). L’histoire met en scène cinq personnages. Des personnages d’aujourd’hui.
Réunis malgré eux dans un lieu improbable, ils fuient un réel décevant ou qui les a meurtris. Un seul recours pour ces reclus volontaires, les livres… Prisonniers d’une bibliothèque en quelque sorte…
Endosser tour à tour l’habit d’Antigone, de Phèdre, de la reine Didon, de Don Juan ou de la poupée Olympia pour exprimer ce qui ne peut l’être… Les œuvres en guise de refuge. Les œuvres comme révélateur. Les œuvres, source inépuisable et colorée, pour ré enchanter le réel. Pour que le diamant jusqu’alors voilé reprenne tout son éclat…
Sur le plateau, la soprano colorature Virginie Milano prête pour la première fois sa voix à une création de « La Compagnie du Kiosque ». A ses cotés les comédiens Sandrine Clémençon, Mickaël Viguier, Amélie Pacaud et Benoît Saladino complètent la distribution. Pour faire vivre la peinture d’Attanasio, Jacques Brun fait appel au vidéaste Frédéric Ladoué déjà présent sur le projet Narbonnais « 1907 - 2007 Un Siècle, une Nuit... ». Philippe Brun signe la musique, José Guardiola la création lumière.
Un spectacle + Une Expo
Recevoir « L’Ombre au Diamant » c’est aussi pouvoir accueillir une exposition des œuvres d’Attanasio. Une exposition du peintre pour anticiper la venue du spectacle ou pour la prolonger. Un projet en forme de diptyque en quelque sorte…
Si le concept vous intéresse prenez contact avec nous ; nous viendrons à votre rencontre pour anticiper et préparer au mieux ce double évènement.
A sa création « L’Ombre au Diamant » a reçu le soutien de la Ville de Poussan et de la Région Languedoc-Roussillon.
Au cœur du spectacle
Rencontre
Théâtre. Peinture. Musique… Un spectacle comme une rencontre…
Sur un scénario de Jacques Brun, la peinture de Raymond Attanasio et la création musicale de Philippe Brun résonnent au diapason de ce qui se vit sur le plateau.
Sur le plateau, cinq personnages.
Des personnages d’aujourd’hui.
Réunis malgré eux dans un lieu improbable, ils fuient un réel décevant ou qui les a meurtris.
Dans cet abri improvisé, tout semble manquer… Seule posée là, qui semble les attendre, une valise… Une valise comme une invitation.
Une invitation au voyage ?
Une invitation à rester là dans ce lieu, prisonniers volontaires d’une bibliothèque en somme…
Rester là pour trouver les mots… les mots de Racine, Sophocle, La Fontaine, Molière… Donner chair à la prose des dramaturges, des poètes…
Construire aussi des architectures de notes pour faire résonner l’espace en visitant Purcell, Offenbach, Mozart… et échapper ainsi au fracas hystérique qui règne au dehors.
Endosser tour à tour l’habit d’Antigone, de Phèdre, de la reine Didon, de Don Juan ou de la poupée Olympia pour exprimer ce qui ne pouvait l’être.
Les œuvres en guise de refuge. Les œuvres comme thérapie, comme révélateur. Les œuvres comme des phares brillant dans la tempête… Les œuvres, source inépuisable et colorée pour ré-enchanter le réel.
Et le diamant jusqu’alors voilé reprend tout son éclat…
L’ecran plus fort que l'ecrit ?
Par Jacques Brun
Entre Cassandre.
Que dit-elle ?
La rumeur hirsute couvre sa voix.
Éteindre un temps sa TV, baisser le son de sa radio, débrancher son ordinateur, couper son portable, ôter un instant le casque de son MP3.
Le silence quelques secondes…
Le temps suspendu.
Cassandre Parle.
« Il est venu le temps qu’annonçaient les prophètes ! Il est venu le temps d’un Monde Meilleur ! Bienvenue dans le Village Global ! Désormais sur la terre la verticalité est abolie ! Place à la fureur égalitaire ! Big Brother s’installe et il a le sourire…
Fini les Dieux vivant au-dessus des nuages ! Les flèches élancées de nos cathédrales ? Des vestiges qui témoignent d’un temps révolu.
Point besoin de lever les yeux pour scruter le ciel. Point besoin de se mettre à genoux pour suivre d’exigeants chemins intérieurs. Tout devient plus facile car les nouvelles divinités nous ressemblent. Deux commandements seulement : Ne rien cacher et obéir. Pour vous persuader de cela, ils possèdent une arme d’une puissance inouïe qui leur permet d’être partout à la fois. Ce don d’ubiquité distille à l’infini leurs icônes de pacotille. Ces séides ont le sourire impeccable et les dents bien blanches mais prenez garde ils vous vampirisent… Leur unique écran remplacera bientôt vos livres…
Au feu les livres ! L’Ecran plus fort que l’Ecrit ! Ils le pensent si fort que leur sourire de miel se mue en hideuse grimace. Prenez garde ! »
Cassandre sort.
Que faire ? Où dois- je fuir ?
Suis-je condamné à l’exil si comme Ferdinand je gambade à l’écart du troupeau…
Puis-je trouver ma place si comme Gabrielle je me fous de l’urgence du temps qui passe et si j’ai fait de l’attente une quête…
Beno, jeune homme ambitieux, rutilant, Icare moderne, a cherché avec avidité la lumière au risque de brûler. Puis vint le doute, le vertige, la nausée... Il avait compris… Mais y a-t-il encore une place pour lui ?
Comme Mathilde je possède des armes de pointe : la jeunesse, la beauté ; quand je marche dans la rue les gens se retournent sur moi. Je refuse pourtant d’obéir aux marchands du temple, d’obéir à leur diktat. Je ne passerai pas sous leurs fourches caudines, je veux aller au-delà du miroir… Les regards incrédules de mes semblables convergent sur moi : « On t’invite au festin et tu ne t’y rends pas ?... » Puis-je trouver les mots pour leur répondre ?
Les débats stériles de la basse-cour hystérique ? Cécile n’en veut pas. Elle a décidé de se taire. Le silence en guise de rébellion. Une sagesse ?… Une pathologie pour notre monde.
Quel recours ?
Ce que peut la litterature
Par Françoise Brun
Paru en janvier 2007, « La Littérature en Péril » de Tzvetan Todorov est un très beau plaidoyer pour les livres et le rôle irremplaçable de la littérature.
« Si je me demande aujourd’hui, dit l’auteur dans son premier chapitre, pourquoi j’aime la littérature, la réponse qui me vient spontanément à l’esprit est : parce qu’elle m’aide à vivre »…
Plus loin, c’est une anecdote extraordinaire qui vient illustrer sa démonstration. Pendant la dernière guerre, une jeune femme, Charlotte Delbo, fait l’expérience de la prison et des camps. «La lumière aveuglante d’Auschwitz a balayé toute illusion »…Et pourtant là, ce sera Electre, ce sera Dom Juan, et Antigone, et Alceste, tous ces héros « assoiffés d’absolu » qui l’aideront à survivre ! « Les créatures du poète, écrit-t-elle, sont plus vraies que les créatures de chair et de sang parce qu’elles sont inépuisables » ; c’est grâce à elles que « nous sommes reliés aux autres humains dans la chaîne des êtres et dans la chaîne de l’Histoire ».
La littérature aide à vivre ! A combler la solitude, à communiquer avec d’autres êtres, à mieux comprendre le monde, la condition humaine. Elle nous transforme et nous fait rêver. Elle permet à chacun d’échapper à un quotidien insuffisant, à « la bêtise formidable et universelle », comme dit Flaubert…
« La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c’est la littérature » écrit Proust dans le dernier tome d’ « A la recherche du temps perdu »…
Alors, silence ! Il convient d’ouvrir les livres.
La peinture D’ATTANASIO, un parti pris scenographique
Par Jacques Brun
Il y a quelques années il y eut la visite de l'exposition de Raymond Attanasio et la découverte de sa peinture. Une peinture qui ouvre des espaces, une peinture à la présence forte, sans pour cela occuper toute la place. Une diversité de climats comme autant de sensations, de sentiments... Des quasi-monochromes puissants qui invitent l'imagination à vagabonder...
L'idée que cette peinture s'intègre au spectacle, qu'elle devienne unité de lieu, que ses couleurs, ses climats invitent le spectateur à bâtir lui même ses propres architectures. Une peinture qui devra résonner au diapason de ce qui se vivra sur le plateau...
Passeur de lumière
Par Raymond Attanasio
Ma peinture est un message. Mes tableaux sont des signaux, qui portent et tentent de transmettre les émotions que je ressens en travaillant la matière.
Je suis modestement un de ces passeurs de lumière. Cette même lumière génératrice d'une sensibilité qui vit en chacun de nous et que trop peu on écoute et trop souvent on ignore.
Ma peinture est une invitation à laisser au bord de la route le monde intelligible pour se laisser porter vers un monde sensible qui seul pourra aider à analyser les sensations reçues.
Ne pas simplement se dire que ce tableau représente tel ou tel état d'esprit de l'artiste mais se demander plutôt pourquoi devant cette oeuvre je suis dans cet état d'âme et pas dans un autre ?
Ma peinture est un échange. Et si elle peut révéler cet état d'esprit alors j'aurai atteint mon but.
Pas question ici de perdre par des discours vides de sens ceux qui iront vers mon travail.
Elle est émotion et non réflexion.
Rencontre
Je fus surpris lorsque Jacques Brun m'exposa son projet afin de m'y impliquer : "Quel rôle pouvais-je tenir dans cette démarche?"
Après une discussion plus approfondie, je compris qu'un monde identique nous reliait : celui de l'émotion.
Sa sensibilité fut la première touchée lorsqu'il découvrit mes toiles. Celles-ci furent le point de départ à l'élaboration de son projet.
Quant à moi, les longues discussions qui s'ensuivirent m'apportèrent richesse d'esprit, courage et détermination dans mon travail.
Ces rencontres me firent prendre conscience que mon inspiration pouvait découler de son art, de son enthousiasme.
Enfin, je suis sensible à l'envie de Jacques Brun de faire partager ses idées et au fait qu'il aille jusqu'au bout de celles-ci.
L'équipe
Scénario et Mise en Scène : Jacques Brun
Création Picturale : Raymond Attanasio
Création Musicale : Philippe Brun
Création Lumière : José Guardiola
Partition Musicale : Philippe Brun (piano, Synthétiseurs)
Création Vidéo : Frédéric Ladoué
Recherche Documentaire : Françoise Brun
Environnement Sonore : Sébastien Rexovice
Comédiens : Sandrine Clémençon, Amélie Pacaud, Benoît Saladino, Mickaël Viguier
Chanteuse Lyrique : Virginie Milano
Crédit Photos : Eric Halley
Production : Ville de Poussan, Région Languedoc Roussillon
Dans la presse
Galerie Attanasio
Decouvrez le Site de Raymond Attanasio à partir du lien:
www.attanasioraymond.com