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Présentation

ivresseAprès la création de « Paroles Cathares » en 1998 et de « Une Ombrelle sous les Etoiles » en 1999, « Couleurs d'ivresse » est la troisième pièce écrite et portée à la scène par Jacques Brun en quatre ans.
La création de « Couleurs d'ivresse » en 2001 fait suite à un appel d'offre émanant du Département de l'Hérault et du groupement V.P.E à l'occasion du centenaire de la coopérative vinicole de Maraussan (première coopérative créée en Europe).

 

Voulant éviter la fresque historique, corporatiste, tout en étant au plus près d'une réalité sociale et humaine, souhaitant par ailleurs inscrire cette création comme une étape supplémentaire à son travail créatif, Jacques Brun choisit l'ivresse comme préalable à l'écriture de sa pièce. L'ivresse génératrice de poésie, de créativité, l'ivresse opérant sur les coeurs et les corps comme un révélateur...
L'histoire met en scène un groupe d'amis qui, un soir d'été revenant de féria, décident de prolonger la fête et d'attendre l'aube autour d'un dernier verre. Le vin qui les fait chanter va aussi révéler leur âme. Gaieté et tourmente, rêveries et affrontements vont se succéder. Sur le chemin des confidences, des révoltes, surgiront aussi le passé, l'histoire. Destins individuels et destins collectifs se mêleront...
Avec comme unique décor la superbe bâtisse de la cave de Maraussan, « Couleurs d'ivresse » réunit sur le plateau les comédiens Philippe Hérisson, Mickaël Viguier, habitués des créations de la Cie du Kiosque, auxquels se joignent Anne-Eve Seignalet, Isabelle François, Bruno Cécillon, Gilles Buonomo et Grégory Nardella. A leur côté, plus de soixante figurants dont huit musiciens complètent la distribution.
Comme sur « Horla », Philippe Brun signe la musique, Serge Parizet la création lumière et Jean-Yves Rabier la scénographie. Les costumes sont réalisés par Christabelle St Loup. « Couleurs d'ivresse » reçoit tant du public que de la presse un accueil unanime. Près de trois mille personnes assistent au spectacle.

Au cœur du spectacle

L'Histoire

Retour de féria. Dans la nuit chaude de l'été, un groupe d'amis. Ils sont six. Deux viticulteurs Maurice et Bernard, leurs compagnes Lucie et Laurence, Pascalou le caviste et Philippe qui revient chaque année au pays.
La fête fut belle. Le jour n'est pas encore levé. On s'attarde. Un verre encore. Ensemble. Jusqu'à l'aube...
Le temps d'un spectacle, ce sont ces moments incertains de l'ivresse que nous partageons avec les personnages. Le vin qui les fait chanter va aussi révéler leur âme. Gaieté et tourmente, rêveries et affrontements vont se succéder. Sur le chemin des confidences, des révoltes, surgissent aussi le passé, l'histoire. Destins individuels et destins collectifs se mêlent. Aux propos de ces hommes et femmes du XXIe  siècle répondent, comme en écho, les paroles de Jaurès, de Marcellin Albert ou des victimes de Montredon.
Ainsi sur scène se succèdent la comédie, le drame, la poésie, l'évocation du réel … avec pour unique décor, la bâtisse majestueuse de la cave coopérative.
A chaque spectateur de trouver au coeur de cette nuit d'ivresse la « couleur » de son choix.


Un Choix : l'ivresse
par Jacques Brun

"Enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse!
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise..."
Charles Baudelaire


Faire le choix de l'ivresse comme préalable à mon spectacle me permet d'éviter la fresque encyclopédique, didactique. La partialité des propos tenus par les différents personnages, leurs partis pris, leurs sensibilités à fleur de peau sont pour moi synonymes de situations de jeux prenant la forme d’affrontements, de confessions, de  rêveries... 
En permettant aux personnages de « s'abandonner » l'ivresse est donc ici génératrice de créativité ; elle opère sur les coeurs et les corps comme un révélateur ; elle confère aux différents acteurs de l'histoire un supplément d'âme. (« Un soir l'âme du vin chantait dans les bouteilles » Ch. Baudelaire)
       
Mais alors si l'Ivresse nous confère ce supplément d'âme, tout est donc possible ?!     
Oui, tout est possible :
Les propos passionnés de Bernard, le viticulteur militant qui croit en la coopération et la solidarité entre les hommes, nous ramènent à cent ans d'écart aux discours de Jean Jaurès et à son rêve égalitaire.
Une dégustation un peu particulière donne à voir comment les coeurs s'épanchent ou se déchirent... 
La poésie "naturelle" de Pascalou, le lyrisme de Philippe, le charme de Lucie sont autant d'arguments pour nous faire aimer le vin.
En s'inspirant du télégramme que Marcellin Albert fit parvenir au terrible Clemenceau, la douce Laurence invite les autres à une satire du libéralisme sauvage qui prend la forme d'une Farce.
Les générations s'affrontent puis se réconcilient quand Maurice, jeune vigneron écorché, « règle ses comptes » avec son père.
Les victimes de Montredon dialoguent entres elles....
Laurence chante...   
Maurice nous parle de ses vignes et de la liberté...
Oui, tout est donc possible.




Réflexion de l'Equipe

A propos du Décor
par Jean-Yves RABIER (Décorateur)

Le Décor ?

Il est là, planté, dressé, majestueux : la façade de la cave de Maraussan.
Avec Jacques Brun nous faisons, par acquis de conscience, un petit repérage aux abords de la cave pour être sûrs de... si par hasard... mais non. Elle est là, s'élevant de son soubassement en pierre, classique, rythmée par ses pilastres et ses baies. Elle nous attend, sûre d'elle. C'est elle qui, comme un chef d'orchestre, nous livrera, par sa respiration, les différents paysages de la pièce. Colossale ou esquissée, elle sera, avec sa porte cochère et ses fenêtres, tour à tour cave, maison de maître, façade à l'italienne... témoin immuable de la vie des hommes.
Le travail scénographique sera de lui offrir toutes ces facettes, de la faire vivre au diapason des actions qui se dérouleront sur le plateau.


A propos de la Création Musicale
par Philippe BRUN (Musicien)

Au rythme de la Cave...

1- Lors de la vendange, le rythme des pompes, des broyeurs ou autres machines se met en marche.
2- On enregistre ces sons, ils seront insérés dans la partie rythmique de la musique du spectacle, non pas dans le but d'une originalité quelconque mais parce qu'ils sont intéressants.
3- Aujourd'hui, la technique (micros et autres magnétophones perfectionnés) permet parfois de discerner l'inaudible.
4- Le soir, dans la Cave Coopérative désormais déserte, il faut tendre l'oreille et écouter le bruit du raisin qui fermente.
5- Par conséquent, elle s'associe avec le musicien et lui fournit des données qui lui serviront de matériaux.
6- C'est désormais au musicien de jouer !

L'Artiste et le Vigneron
Par Jacques Brun

Auteur et Metteur en Scène de « Couleurs d’ivresse » en 2001, Jacques Brun est aussi fils de vigneron. Réflexion

Le geste est vif, précis, efficace. Il est à la fois ample et incisif, ne souffre d'aucune affectation, d'aucune hésitation. L'Homme est en action. Débarrassé du souci de paraître, il s'oublie, et il devient l'action. La technique se mue en une forme d'élégance déterminée; l'effort transpire d'une  grâce émouvante. Et alors enfin, là, sous mes yeux, l'Homme devient utile. Utile et fécond.  
Un danseur ? Un comédien qui joue ? Non, mon père dans ses vignes, qui taille, qui façonne ses souches.
D'autres images reviennent : je revois mon père les reins meurtris après une froide journée d'hiver...  je le revois aussi, un matin d'avril, qui rentre à la maison, ému, une jeune pousse de sa vigne dans la main, une jeune pousse de sa vigne noircie par le gel...
Ces souvenirs sont toujours là, je ne les occulte pas... Ils sont au contraire une sorte de toile de fond dans mon travail, un garde-fou. Moi, qui au Théâtre joue avec l'illusion, la terre sous les chaussures de mon père se charge de me renvoyer au réel, de « me remettre les pieds sur terre... » Mais si la terre me renvoie au réel, elle me renvoie aussi à l'immuable, à l'indicible, je la pressens chargée de sens, elle me dépasse et je sens qu'elle m'invite à la recherche, à la quête.

Dans mon travail quotidien, ma recherche théâtrale, dans le sillon que je tente de tracer, moi, le fils de vigneron, je me pose sans cesse la question de mon utilité...
Je reste persuadé que le Théâtre doit tendre vers une forme d'universalité. Certains spectacles ne peuvent se révéler à tous, bien sûr; il serait démagogique d'affirmer le contraire, mais on doit en percevoir le souffle. « J'ai pas tout compris, mais c'était bien! » me disait un de mes élèves collégiens à la sortie d'une très belle représentation.

L'élaboration d'un spectacle est chose fragile, et sa  maturation en est lente et sensible. Les différents éléments de l'équipe qui le construisent, doivent chacun, avec leur spécificité, converger vers un même but, un même dessein. Pour cela, ils devront faire fi de leur fierté, de leur « ego »,  donner le meilleur d'eux-mêmes, s'oublier eux aussi.  Il y aura des phases de doute, de tension, de dépression... Et puis  le jour de la première vient, et là, dans une effervescence à son paroxysme, dans un bouillonnement d'émotions contradictoires, dans une ultime convulsion le spectacle naît. Puis vient la joie... - Le plaisir se consomme, la Joie elle, éminemment supérieure, se construit. -
Elaboration, maturation, bouillonnement, émotions contradictoires .... à nouveau, des images, mais aussi des  parfums et des bruits remontent à la surface. L'odeur du raisin écrasé,  les éclats de voix, le tumulte des tracteurs, des machines sur le plan de la cave, « l'explosion » sensuelle des cuves en fermentation... La vendange est là.



 

L'équipe

Mise en Scène : Jacques Brun

Texte : Jacques Brun

Création Lumière : Serge Parizet

Création Musicale : Philippe Brun

Costumes : Christabelle Saint-Loup

Décor : Jean-Yves Rabier

Scénographie : Jacques Brun et Jean-Yves Rabier

Travail Vocal : Karla Doyen

Travail Chorégraphique : Cécile Benoît et Jacques Brun

Recherche Documentaire : Françoise Brun et Valérie Dumas

Son :  Sébastien Rexovice et Vincent Thoyer

Accessoires / Plateau : Roger Teychon, Gabrielle Cosi, John Lebeau

Lumières : Pascal Halgand, Mustapha Touil

Administration de la Production : Nathalie Allard

Organisation de l’Evènement : Bernard Morin (pour le CG de l'Hérault)

Comédiens : Anne-Eve Seignalet, Bruno Cécillon, Gilles Buonomo, Grégory Nardella, Isabelle François, Mickaël Viguier, Philippe Hérisson

ainsi que : Robert Galinié, Jean-Claude Tortoza, Fabrice Camus, Cyril Deveza, Jean-Claude Cuxac, Emilie Cosi, Florian Fabre, Loïc Garcia, Mélanie Sanchez, Marie Minet, Mathilde Minet, Pierre Delon, Mélanie Vivancos, Marie Bouquet, Pierre et Léa Roussel, Nathalie Bonnel, Françoise Benazet, Ali El Khattari, Robert Camilleri, Emmanuel Joza, Robert Lécina, Marc Fourcade, Pierre Bourdel, Claude Rouquet, Myriam Roussel, Florence Guy, Emilie Donaghy, Jérôme Sanchez, Michel Paulet, Isabelle Garcia, Samira El Khattari, Emilie Verrier, Nadine Tomas, Françoise Raysseguié, Jonas Perez, Gérard Gineste, Anne Griveau, Jessica Rosello, Yanaèle Duchange, Stéphane Moreau, Eric Wallez, Pierrette Dechambre-Hébray, Julie Pardo, Nathalie Arnaud, Martine Rebuffy, Julien Gominet Brun,  Patrice Pliskine, Raphaël Carreras.  

Crédits Photos : Olivier Got

Production : Département de l’Hérault, Les Vignerons du Pays d’Ensèrune, Vignerons Coopérateurs de l’Hérault.

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